la biosurveillance des populations

Mis à jour le 30/07/2015

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La biosurveillance humaine est une méthode de surveillance de l’exposition des populations à divers facteurs environnementaux dont des polluants chimiques. La biosurveillance peut aussi consister à surveiller certains effets précoces des substances chimiques sur l’organisme. Elle se caractérise par la mesure de biomarqueurs dans les liquides et les tissus biologiques (le plus souvent : sang, urine, cheveux). Ces biomarqueurs permettent de témoigner d’une imprégnation par des substances toxiques pour la santé humaine, ou leur(s) métabolite(s), de détecter leurs effets précoces sur l’organisme pouvant être à l’origine d’effets sanitaires ou d’identifier une susceptibilité individuelle à ces effets. Le lancement d’un dispositif de biosurveillance a été acté par la Loi Grenelle 1, et a été également retenu dans le PNSE2.

 

Dans ce cadre, le programme national de biosurveillance repose actuellement sur deux études :

- L’enquête ESTEBAN (étude de SanTé sur l’Environnement, la Biosurveillance, l’Activité physique et la Nutrition)

Une enquête en population générale est réalisée  par l’InVS sur un échantillon de 5 000 personnes, résidant en France continentale, âgées entre 6 et 74 ans. L’enquête permet la description et le suivi (par répétition des enquêtes) au niveau national des niveaux d’imprégnation de la population entre 6 et 74 ans, sur une centaine de substances qui sont retenues au regard de leurs impacts présumés et/ou observés sur la santé. L’enquête a démarré en avril 2014 et les premiers résultats pourront être disponibles à partir de 2016.

- Le volet périnatal du programme national de biosurveillance

Ce volet est mis en œuvre auprès d’environ 4 000 femmes enceintes, incluses en 2011 dans le volet biologique de la cohorte mère-enfants Elfe (Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance). Dans ce cadre, l’exposition à plusieurs polluants de l’environnement, des femmes enceintes et de leurs enfants in utero, a été estimée à travers le dosage de biomarqueurs dans le sang, l’urine, ou les cheveux prélevés chez les mères lors de leur accouchement.

 

Des résultats d’ores et déjà tangibles qui encouragent à la poursuite des actions engagées en santé-environnement

Les premiers résultats du volet périnatal du programme national de biosurveillance (mesures de « l’imprégnation en polluants » auprès de femmes ayant accouché en France continentale en 2011 et de leur nouveau-nés) montrent une diminution de l’imprégnation par certains contaminants de l’environnement véhiculés notamment par l’alimentation comme le plomb, le mercure ou le bisphénol A, en comparaison des résultats d’études antérieures menées en France ou à l’étranger.

  >> Consulter les résultats du volet périnatal du programme national de biosurveillance 


L’enquête Elfe

Le démarrage de la cohorte nationale Elfe a été lancé le 28 mars 2011. 18 500 enfants ont été recrutés dans 344 maternités en 4 vagues de plusieurs jours, tout au long de l’année 2011, dans les 22 régions métropolitaines. Dans le domaine de la santé-environnement, l’étude  Elfe doit permettre de connaître l’exposition des enfants aux polluants chimiques. Des prélèvements biologiques ont été réalisés dans 211 maternités.

Un suivi par étapes jusqu’à 20 ans

A 6-8 semaines, les familles sont interrogées par téléphone sur des caractéristiques sociales : la place qu’occupe l’enfant, leur activité professionnelle, les revenus du ménage et les conditions de vie, le mode de garde envisagé pour l’enfant, sa santé, son développement, son alimentation, son habitat et son environnement. Des informations sur la diversification alimentaire du nourrisson sont collectées entre 3 et 9 mois. Un nouveau contact téléphonique a lieu au premier anniversaire, un autre au deuxième. À trois ans, un contact a lieu au domicile, avec des observations médicales et des prélèvements biologiques. Pour la suite, les enquêtes s’effectueront à certaines étapes clefs de la vie de l’enfant.


Au niveau européen, le projet européen  COPHES (Consortium to Perform Human Biomonitoring on a European Scale) vise à harmoniser les différents programmes de biosurveillance en cours de développement.